
« Celle
par qui le scandale arrive » … En 1999, de nouveau propriétaire de son
nom, Chantal Thomass relance sa Maison avec une ligne de lingerie. Les Galeries Lafayette
lui propose un défilé pour marquer son retour. Mais Chantal Thomass a une autre
idée : récréer des intérieurs dans les vitrines du boulevard Haussmann du
grand magasin parisien. À des horaires précis des mannequins habillés en
lingerie et peignoir déambuleront dans une chambre, un boudoir, un salon.
Chantal Thomass imagine ces saynètes comme des moments de vie. La réaction ne
se fera pas attendre : manifestation monstre et appel au boycott, les
féministes accusent Chantal Thomass d’objétiser la femme, de la mettre en
vente comme dans les quartiers rouges d’Amsterdam. Les unes des news du monde
entier se font l’écho de cette guerre en dentelle.
Sur son rapport parfois sensible avec les féministes Chantal Thomass s’explique : « C’est le résultat d’une incompréhension. Certaines féministes voyaient dans ma mode un moyen de séduction pour séduire uniquement les hommes. Dans leur esprit, je créais pour le désir des hommes ! Mais j’ai dessiné des collections de mode et de lingerie pour que les femmes se sentent belles, sûres d’elles, fortes et qu’elles soient séduisantes d’abord pour elles- même ! ».